« Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais » Oscar Wilde

lundi 21 juillet 2014

Région Sud du Vietnam : Saigon & le Delta du Mékong

Hoi Chi Min City (Saigon) : un beau bordel !

Dernier petit déjeuner aux aurores au « Seven Candles » et départ à 7h30 de Siem Reap. Un mini-van vient nous chercher directement à la guesthouse et nous dépose à la gare des bus. Bonne surprise, notre bus est enfin aux normes de sécurité et très confortable. Nous faisons route jusque la capitale, Phnom Penh, où nous changeons de bus vers midi. Tout se suit sans encombres ni arnaques, ca fait du bien ! Nouvel arrêt dans un bui-bui local vers 18h afin de souper, quelques nems pour éliminer notre monnaie cambodgienne. Nous arrivons à la frontière vietnamienne vers 19h30… notre visa déjà commandé à l’avance en Belgique, nous sommes totalement relax (sachez que vous pouvez le faire faire sur place au Cambodge… pour moitié prix ; seul hic attendre qq jours pour l’avoir). 20h, nous voilà au Vietnam. Ce pays nous effraye un peu car les critiques des voyageurs à son sujet varient fortement : soit on adore, soit on déteste (avec comme motif que les vietnamiens n’en veulent qu’à votre argent).
21h30, nous arrivons à la gare des bus d’Hoi Chi Min (anciennement appelé Saigon), dans une cohue indescriptible de scooters, de voitures et de gens. Le proprio de la guesthouse nous avait dit de monter dans un taxi bleu pour 10$ mais nous n’en voyons pas à l’horizon. Un chauffeur nous accoste et nous le suivons… Grosse erreur car nous allons subir la plus belle arnaque de notre voyage. Après 20min de tour, il nous dépose dans une rue à quelques mètres de notre auberge, pour la somme de 25$ (bien indiqué au compteur). On se dit que c’est un peu chèro mais que c’est peut-être le tarif de nuit. Arrivés à l’auberge, le proprio fait une drôle de tête car nous arrivons du mauvais côté de la rue…pour faire bref et vous épargner toutes les prises de tête que j’ai eue avec le proprio, il pensait qu’on venait de l’aéroport (d’où l’utilité d’un taxi bleu) mais en fait la gare des bus se trouvait à 50m de l’autre côté de la rue de la guesthouse.
Donc notre cher taximan nous a baladé pendant 20min pour faire 50 mètres. Première expérience du Vietnam : sensationnelle, mon orgueil en prend un coup. Dégoutés, nous nous couchons directement. Le lendemain matin, la pilule est un peu passée et nous prenons notre petit déj chez une vieille petite madame à même la rue qui nous sert un bon plat de nouilles.  Nous déambulons ensuite dans la ville qui n’a vraiment pas grand-chose d’attrayant : un palais présidentiel, un opéra, une cathédrale bâtie à la française, une skytower en forme de lecteur CD, un grand marché bazar et quelques rues typiquement locales. Le reste est bruyant et sans grand intérêt.
Bref, une après-midi suffit amplement pour visiter Hoi Chi Min. La serveuse du resto nous réconcilie un peu avec la population de par son extrême gentillesse, elle nous propose même d’ouvrir plus tôt le lendemain pour notre petit déj. Entretemps, nous avons réservé une chambre chez l’habitant dans le delta du Mékong, encore plus dans le sud du pays et notre bus pour le lendemain matin. Le proprio, sans doute pour se faire pardonner et éviter une vilaine critique sur TripAdvisor, nous accompagne cette fois jusqu’au taxi qui nous dépose à la centrale du bus, où reprend un mini-van jusqu’à la gare puis nous tombons dans le bon bus (nous sommes les seuls touristes) qui nous conduit jusque Can Tho.


Can Tho et le delta du Mékong

A midi, nous pouvons gouter un bon sandwich chaud au pâté local. Entre deux arrêts, je m’arrange pour téléphoner à Mr Hung car c’est lui-même qui vient nous chercher à Can Tho. Une fois sur place, la drache nationale se déclare et les 2 amis de Mr Hung arrivent… en scooter. Ok, on enfile nos ponchos et c’est parti pour 10km sous la pluie. Mr Hung nous accueille et nous montre notre petit bungalow avec terrasse sur Mékong svp.
A 16h, la pluie cesse et nous pouvons enfourcher les vélos prêtés par Mr Hung pour aller flâner sur la seule « route » traversant le petit village étiré au bord du Mékong. Tout le monde nous dit bonjour, les enfants nous crient des « hellooooooo », certains locaux nous invitent à venir prendre des photos et nous découvrons ainsi les maisonnettes et le mode de transport local : la barque à 2 pagayes debout, ou à moteur.  Le soir, un groupe de touristes nous a rejoint, nous faisons connaissance à table et soudain, les femmes de la maison nous convient à venir préparer une partie du repas. Nous apprenons ainsi à confectionner des nems… tout est dans le roulage n’est-ce pas ! Nous avons ensuite une multitude de légumes, un énorme poisson frais et nos nems frits. Comme dessert, un ananas succulent accompagné d’alcool de riz, mieux connu sous le nom de « Happy Water ». 22h au lit car demain une journée découverte organisée par Mr Hung nous attend.
A 6h, nous sommes déjà dans la pirogue à moteur et notre « gondolier » nous offre un petit déjeuner que nous prenons donc au flot du Mékong. Vers 7h, nous arrivons au marché flottant de Can Tho, le plus grand du Mékong. Un nombre indéfinissable de bateaux et de pirogues jonchent le fleuve et s’échangent toutes sortes de marchandises. Pas du tout touristique comme à Bangkok, ici les locaux viennent vendre leurs produits et notre petite embarcation nous permet de nous faufiler au beau milieu de cette vie grouillante. Notre gondolier s’arrête et nous invite à monter sur un petit bateau et nous offre un ananas frais…
sans aucun doute le plus goûtu de tous les ananas du monde, assis sur le ponton métallique de cette petite embarcation perdue au milieu du marché flottant.
Nous retrouvons ensuite Mr Hung qui nous emmène visiter une fabrique de nouilles de riz. Le riz est écrasé avec de l’eau, le jus est récupéré, compressé en bloc pour faire une pâte, mélangée avec de la farine de tapioca pour donner l’élasticité, chauffé ensuite dans un énorme wok (feu alimenté par les cosses des grains de riz… rien ne se perd dans le riz, qu’on se le dise !), le liquide blanchâtre est ensuite étalé sur un disque à crêpes ; en quelques secondes, la galette de riz se forme et est enroulé autour d’un manchon en bambou puis déposée sur des nattes pour sécher au soleil.
3h plus tard, la galette sèche est passée dans un trancheur pour faire les nouilles, et le tour est joué. Malou et moi nous sommes essayés à différentes étapes, et on a failli se faire engager J. Nous repartons ensuite sur le Mékong et on s’arrête dans une culture de graines. Les femmes y abattent un travail titanesque en formant des tamis de terreau avec des tubes en feuilles de bananier (450 par plaque) où elles plantent ensuite différentes graines une à une ; sur une journée, elles peuvent en semer jusqu’à 30000.
Nous continuons ensuite notre route fluviale à travers les différents bras du delta nous offrant maintenant des rives verdoyantes. Dernier arrêt dans une culture de pastèques, deuxième produit le plus vendu, après le riz bien sûr. Les agriculteurs nous apprennent comment obtenir un rendement maximum en laissant seulement deux ramifications, une fleur mâle et une fleur femelle… après pollinisation, on ne garde que la branche femelle.  Après 20 jours, ils obtiennent des pastèques de 4-5 kilos (temps total à partir de la graine : 2 mois). Et on peut vous dire qu’elles ne goûtent pas la flotte comme chez nous !! La chaleur commence à bien se faire sentir mais nous faisons un dernier détour par le marché local, terrestre cette fois. On y découvre de tout, dont notamment du rat.
Par ordre de prix croissant, on trouve étonnamment le canard, le poulet (les pattes griffues sont plus chères que le blanc) et le rat… allez savoir pourquoi ?! Toutes sortes de poissons nagent dans des petites bassines et nous découvrons encore des fruits inconnus. De retour à l’auberge, un dîner succulent nous attend encore avec plein de produits locaux bien savoureux (poisson et légumes). Petite sieste puis Mr Hung nous emmène l’après-midi dans l’autre partie du village pour nous faire visiter l’usine de riz.
Il nous montre notamment comment fonctionne l’extraction des grains de riz (les cosses sont utilisées pour le feu, et les cendres comme fertilisant) et les différentes étapes : le riz brun est poli pour devenir blanc (car ca présente mieux sur les assiettes des restaurants) et les grains de riz cassés durant ce blanchiment sont triés, revendus à différents prix pour différentes fins (resto « street food » ou nourriture canard/cochon). Mr Hung nous emmène ensuite dans la campagne vietnamienne où il fait très agréable flâner en vélo.
Le soir, la famille de Mr Hung (qui ne parle pas un mot d’anglais) nous apprend à faire un genre d’omelette à la vietnamienne avec des légumes, des épices, du poisson séché, et plein d’autres condiments locaux  garnissent la table.  Le lendemain matin, nous avions prévu de partir tôt vers Hoi An mais hélas tous les bus sont complets (fin d’un long week-end vietnamien oblige). Mr Hung nous déloge par on ne sait quelle entourloupe un bus qui part à 17h de Can Tho et qui arrivera le lendemain vers 21h. On négocie et on tombe d’accord sur un bon prix finalement. Au moment de demander la note, Mr Hung nous annonce un prix plus haut que ce qu’on avait calculé, il nous dit que les prix ont changé par rapport à son site web… Malou s’emporte un peu (les arnaques ca commencent à bien faire) et finalement je conviens de payer le prix de base. Vexé ou non, nous ne reverrons plus Mr Hung. Nous flânons l’après-midi et les 2 sœurs nous conduisent  à temps à la gare des bus où on s’apprête encore à vivre une belle aventure car nous sommes pour changer les seuls touristes à monter dans ce bus et personne ne parle anglais.




Oli (sous la chaleur belge, en bord de piscine – 18/07/2014).

Hoi Chi Min City (HCMC ou Saigon)








Thanh Hue (Mr Hung Homestay)


















Can Tho 






























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