Luang Prabang (ancienne capitale royale, patrimoine UNESCO)
Nous quittons Chiang Rai alors que le soleil est toujours couché afin
de prendre le bus qui nous conduira à la frontière du Laos. On pouvait s’y
rendre avec un tour, mais c’était le double du prix, on décide donc de se la
jouer local. On pouvait également s’y rendre en « speedboat » (6h de
trajet au lieu de 14h) mais beaucoup trop dangereux et trop d’accidents (la
preuve, ils portent des casques de moto dans le bateau). Le but ultime est
d’attraper l’unique bateau qui part à 10h en direction de Luang Prabang. Le bus
part à l’heure (6h du mat) blindés de locaux et de quelques intrépides
touristes. 2h30 plus tard, on nous débarque sur une route. Nous prenons un tuk
tuk pour rejoindre le poste frontière. Contrôle des passeports, changement de
monnaie pour payer le Visa de l’autre côté, nouveau bus pour traverser la
frontière. Remplissage des formalités pour le Visa, attente du passeport, ouf
on est dans les temps. On nous propose alors un mini va pour rejoindre le port
d’embarcation, on signe et on se rend compte alors qu’on rejoint en fait le
tour organisé qui partait de Chiang Rai.
Bref, on arrive en temps et en heure à
l’embarcadère et oh surprise, il y a 2 bateaux qui partiront avec une bonne
heure de retard, ça valait bien la peine de se presser… Bienvenue au Laos, le
pays de la galère des transports en commun (mais ça nous le saurons plus tard).
Nous avons décidé de rejoindre Luang Prabang en bateau, petite croisière donc
de 2 jours sur le Mekong à bord d’une longue pirogue remplie de locaux et de
touristes. L’organisation pour se faire sa place à bord est tout aussi
folklorique, rien n’est numéroté, premier arrivé, premier servi, heureusement
je me charge des sacs et Malou nous réserve 2 bons sièges. On est partis. Le
Mekong, c’est large, c’est couleur cacao, bien pollué quand même (car les
Laotiens y jettent tout ce qui les encombrent, y compris par dessus bord de la
pirogue… (Hoo y a plus d’eau dans ma bouteille, hop à la flotte (marche aussi
pour les sachets de chips et de biscuits), ou encore hop un lange !) mais
il reste le fleuve mythique qui nous offre de belles scènes sur ses rives.
Buffles, enfants, plages, jungle tropicale, pêcheurs, tout s’enchaîne pendant
nos 7 heures de voyage. Le rythme de croisière est assez lent mais les paysages
nous font oublier le trajet. Vers 18h,
arrêt obligé sur terre pour passer la nuit à Pakbeng, village de guesthouses de
transit sans charme particulier. Le lendemain, on nous avait dit « soyez
la vers 8h30 » mais au vu de l’organisation du 1er jour, nous
arrivons sur le quai à 7h30 petit déj’ à la main. Grand bien nous a pris, on a
tout le loisir de choisir des sièges confortables pour le voyage, ce qui ne
sera pas le cas de ceux arrivés à 8h30.
C’est donc reparti pour 7h de Mekong,
paysages toujours aussi agréables avec quelques falaises en plus… ça a du bon
la farniente ! On nous débarque alors 10 km avant Luang Prabang et nous
devons payer un tuk-tuk pour rejoindre la ville, arnaque inévitable sauf si
vous vous sentez capables de marcher avec vos gros backpack après 7h de bateau.
Sur le chemin, on se fait arroser d’eau par les locaux : préparation du
Nouvel An Laotien et sa gigantesque bataille d’eau (décrite plus bas). On
arrive sur la place du Marché. D’un pas certain, je confirme à Malou que notre
auberge est sur la droite, nous traversons donc tout le marché et 2km plus
loin, il s’avère que je me suis trompé humhum. Après avoir demandé notre
chemin, on retraverse le marché, on cherche mais pas moyen de trouver la rue.
On hèle un tuk-tuk qui nous y conduit, c’était bien à l’opposé mais à 5 km au
moins. Arrivés à la réception, les gens ne parlent pas anglais et l’auberge est
full, apparemment ils n’ont pas pris notre réservation en compte. L’ennui est
que comme c’est la période de Nouvel An, tout est booké ou hors de prix. On se
rend dans l’hotel en face, full, mais qui bien aimable nous dégote une nuit
dans l’hotel de son ami à un prix raisonnable mais seulement pour une nuit.
Nous voilà sauvés pour l’heure.
On dégote un bar super sympa, l’Utopia, en bord
de Mékong pour reprendre des forces et boire une bonne bière, enfin une Lao
Beer. Sur le retour, on croise une madame bien sympathique qui a des chambres
libres pour un prix dérisoire dans sa maison, parfait on peut dormir
tranquille. Pour vous décrire l’ambiance de Luang Prabang, laissez moi vous
introduire Pii Mai : nouvel an Lao célébré chaque année entre le 13 et 16
avril, fête liée au Bouddhisme et à l’eau, nous sommes en l’an 2557. Les
laotiens font le ménage dans leur maison, repeignent leurs façades et versent
de l’eau sur les passants afin de laver les péchés. La dérive touristique fait
que maintenant cela tourne à une gigantesque bataille d’eau dans toutes les
rues ! Le matin, nous partons à l’ascension du Mont Phou Si qui offre une
superbe vue sur la ville.
On y trouve aussi une empreinte de pied du Bouddha et
les locaux viennent lâcher des oiseaux qu’on peut acheter en cage au pied du
Mont. Nous redescendons ensuite dans le centre et nous dînons dans un succulent
resto indien, tout en regardant la bataille d’eau se mettre en place. Au sortir
du resto, on n’a pas d’autres choix que de se faire tremper. On rejoint alors
un groupe armés de pistolets à eau et de bassines, on nous donne des bouteilles
en plastique et c’est parti pour la folie. Les passants, à pieds, en scooter,
en vélo, en voiture en prennent pour leur grade. La cible préférée est
évidemment les tuk-tuks remplis de touristes.
On passe un chouette moment mais
après 1h, le groupe est trop grand, trop de touristes pas très respectueux et ça
n’est plus très couleur locale. Nous partons (trempés de la tête au pied) visiter
le temple Wat Xieng Tong, très joli avec ses boiseries et son triple toit. A
l’intérieur, nous assistons quelques minutes au chant des moines drapés dans
leur robe safran, envoutant. Il est l’heure d’aller manger un bon sandwich
(merci la colonisation française) et de se reposer. Le lendemain, lever aux
aurores (entendez 5h du mat) pour aller voir la procession des moines qui
récoltent les offrandes des locaux.
Spectacle unique et dont le fonctionnement
exact nous échappe un peu ; en effet, certaines personnes leur donnent du
riz, d’autres des billets, d’autres des fleurs et les moines leur rendent
parfois la pareille ou pas. Enfin, toujours est-il que nous respectons leur
coutume en tenant bien nos distances, pas comme bon nombre de chinois qui sont
sans mentir à 30cm de leur visage pour les photographier, honteux ! Nous
nous promenons ensuite sur l’énorme marché qui se tient pour Pii Mai où l’on
trouve toutes sortes d’offrandes, de la nourriture, des habits mais aussi Miss
Luang Prabang qui vient d’être élue et défilera demain pour le cortège.
L’après-midi sera consacrée encore à la bataille d’eau, avec tous les locaux
cette fois qui sont en congé…
Bien plus sympathique, on fait des batailles avec
les enfants, on rigole, on se poursuit, bref on se demande qui sont les gosses
dans l’histoire. En fin de journée, les locaux défilent dans les rues sur leur
pick up…on se croirait à la City Parade mais avec des hectolitres d’eau en plus,
une fête haute en couleur. Le soir, nous tombons sur un resto barbecue où nous
savourons de délicieuses brochettes de bœuf et de poulet, mhhh ca faisait trop
longtemps. A l’auberge, nous avons fait la connaissance de Sila, une suisse et
Gaby, une américaine, et nous décidons de partager un tuk-tuk le lendemain
matin pour nous rendre de bonne heure aux cascades de Kuang Si.
Le site abrite
aussi un parc recueillant des ours noirs d’Asie (reconnaissables à leurs
colliers blancs) en voie de disparition notamment à cause de la médecine chinoise
qui prétend que leur bile sert à guérir les maux de tête. Les cascades quant à
elles sont juste sublimes. Elles s’étalent sur plusieurs paliers et les eaux
sont cristallines. De bonne heure, le site est quasi à nous même si des hordes
de locaux arrivent tout doucement pour leur pique-nique dominical.
On en
profite pour prendre un sentier « caché » qui nous mène de manière
assez abrupte au sommet de la cascade. Vue imprenable sur la campagne laotienne
qui ressemble d’ailleurs plus à une jungle. En redescendant, il fait « blindé
massacre… » les paysages appartiennent décidément à ceux qui se lèvent
tôt ! Nous rentrons tout juste pour la préparation du cortège. Nous nous
rendons au petit temple où les gens s’habillent et nous découvrons en primeur
les masques protecteurs de la ville.
Le cortège commence, ça n’avance pas
beaucoup et il fait une chaleur étouffante. On préfère aller manger un bout
mais nous verrons quand même passer les représentants de quelques tribus
locales et Miss Lao sur son tigre (en carton-pâte). Ce soir, direction la gare
des bus mais cette fois, c’est nous qui sommes dans le tuk-tuk… heureusement,
notre gentil chauffeur a abaissé les bâches latérales et sa femme nous protège
à l’arrière avec son parapluie.
Vientiane : capitale actuelle, sans plus.
Arrivés au sec pour prendre notre bus de nuit, c’était sans connaître
l’aventure qui nous attendait. Fini le confort des bus que nous avions connu
jusqu’ici : les sièges sont durs, pas très inclinables, les ventilos d’air
conditionné sont cassés et je dois les boucher avec le rideau afin de ne pas
finir congelé, la suspension semble être bien usée (ou absente
peut-être ?) et par chance, le voisin derrière Malou a un peu trop bu pour
Pii Mai et met tout le temps ses pieds à côté de sa tête, oh JOIE ! A 1h
du mat, réveil en trombe…on mange !!! … Pardon ?? Ils sont fous ces
laotiens.
Bref, super trajet et super nuit. Arrivés à 6h du mat, on décide de
repartir si possible directement le soir pour Pakse, encore plus au sud. On a
fait le trajet avec Gaby, on demande à son auberge si on peut laisser nos gros
sacs, ok moyennant petit dédommagement, merci. Nouveau soucis, tout est fermé,
logique car lendemain de nouvel an oblige, donc pas d’agence ouverte pour
prendre nos billets de bus. Qu’à cela ne tienne, je négocie alors fortement
avec un tuk-tuk pour qu’il me conduise à la gare de bus sud (la gare nord où on
est arrivés ne vendait pas de ticket pour Pakse di dju), je diminue le prix de
moitié et hopopop je rejoins Malou avec nos billets pour le bus de nuit. On
part alors à la découverte de la capitale. On longe un peu le Mékong, on voit
une belle statue, la chaleur est encore bien lourde (avoisinant les 40°C) et on
s’affale dans le parc pendant 2 heures.
On reprend notre courage à 2 mains, on
va voir le parlement, et deux temples assez jolis et où les laotiens viennent
les asperger d’eau et de fleurs, coutume du dernier jour du nouvel an. Un bon
dîner indien nous requinque et on poursuit notre visite de la ville en évitant
encore quelques seaux d’eau. Une journée à Vientiane est largement suffisante
pour découvrir les quelques attractions culturelles qu’elle peut offrir. Si
vous êtes fan et de type mâle, vous pouvez toujours converser avec un
« Lady Boy » comme on les appelle ici (transsexuel)… Je me suis fait
accoster quelques fois car j’ai eu l’innocence de leur rendre leur grand sourire
mais on s’est chaque fois quittés en tout bien tout honneurJ. On
repart vers la station de bus mais cette fois pas de bâche ni de parapluie, et
nous arrivons bien trempés à la porte du bus (qu’on a cru ne jamais atteindre
tellement le tuk-tuk était lent).
Oli (dans sa chambre à Hanoi, à un jour du retour – 19/05/2014).
Traversée Mékong
Luang Prabang
Kuang Si Falls
Vientiane
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